Durant un discours prononcé lors de la convention du Parti démocrate à Philadelphie, Michael Bloomberg (ex-maire de New York) a supplié les voteurs américains d’élire « un candidat sain d’esprit » lors des prochaines élections. Ce commentaire, visant directement Donald J. Trump, est la plus marquante d’une longue lignée d’allégation concernant l’état psychologique du richissime homme d’affaires. Depuis quelques semaines, un nombre croissant de chroniqueurs, journalistes et politiciens ne se gênent plus pour poser publiquement la question : le candidat à la présidence du Parti républicain souffre-t-il d’un trouble de santé mentale?
Peu importe leurs allégeances politiques, peu importe leurs valeurs, peu importe leurs croyances, bon nombre d’Américains sont désormais persuadés que quelque chose ne tourne pas rond chez Trump. « Il semble hanté par de multiples troubles de personnalité », remarque le journaliste conservateur David Brooks. « On peut rire de la situation, l’analyser comme on la veut, mais reste que Donald Trump n’est pas un homme sain », assure le stratège politique Stuart Stevens. « Donald n’est pas sain d’esprit », argue quant à lui le chroniqueur conservateur Stephen Hayes.
Certes, si elles ne sont pas lancées par des psychologues ou des médecins, ces allégations n’en demeurent pas moins appuyées par des exemples. Effectivement, plusieurs indices portent à croire que le candidat à la présidence du Parti républicain souffre réellement de certains troubles psychologiques. Il invente fréquemment des théories de complot ; il ment sans arrêt ; il explose de rage dès qu’on le critique ; il est verbalement violent envers les autres candidats ; diagnostique ou non, il semble plutôt clair que Donald Trump ne soit pas un homme comme les autres.
Souffrirait-il de narcissisme?
Le diagnostic amateur le plus plausible est le suivant : Donald Trump souffrirait de troubles de la personnalité, principalement d’un narcissisme aigu. En effet, l’homme d’affaires semble entretenir un besoin constant d’être admiré, semble démontrer un manque d’empathie pour autrui, et semble vulnérable à la moindre critique. Selon le psychologue Dan McAdams, il est normal pour un politicien d’avoir une saine dose de narcissisme. McAdams assure toutefois que l’ego et les tendances narcissiques de Trump sont nettement plus prononcés que celles des autres politiciens. « Je ne peux pas affirmer qu’il souffre d’un problème clinique sans l’avoir moi-même évalué. Toutefois, s’il existait un continuum permettant de situer chaque individu selon leurs caractéristiques narcissiques, Trump serait très loin à l’extrémité du continuum », précise McAdams.