En début de semaine, tout le Québec a été secoué par la mort du chanteur et ex-hockeyeur Bob Bissonnette, décédé à bord d’un hélicoptère en direction du Nouveau-Brunswick. Pendant que la famille, les amis et les admirateurs de Bissonnette font toujours leur deuil, la police et le BST tentent toujours de comprendre ce qui a bien pu se produire lors de l’accident. Si les résultats de l’enquête ne risquent pas d’être déposés avant encore plusieurs jours, reste que cette tragédie a fait naître un grand débat au sein de la population. Ce dernier concerne le niveau de dangerosité des hélicoptères. Plusieurs personnes se posent aujourd’hui la question : est-ce qu’un hélicoptère est réellement plus dangereux qu’une voiture, ou est-ce simplement que les accidents aériens sont plus médiatisés?
Malheureusement, il n’existe pas de réponse claire à ce sujet. Comparer les accidents d’hélicoptère et les accidents de voiture, c’est l’équivalent de comparer des pommes à des oranges. Effectivement, les méthodes d’analyse de données propres à ces deux moyens de transport sont différentes. Pour la voiture, les experts calculent le nombre d’accidents par kilomètres parcourus et par véhicule. Pour l’hélicoptère, les experts calculent plutôt cette variable selon le nombre d’heures de vol. Vous l’aurez donc compris : il est purement impossible de faire la conversion.
Avec les données disponibles, il est toutefois possible de faire un peu d’extrapolation. Entre 2005 et 2009 aux États-Unis, on ressasse 1.44 mort pour chaque 100 000 heures de vol en hélicoptère. Durant la même période de temps, on ressasse 13.2 morts par 100 000 habitants en voiture. En considérant qu’un Américain passe en moyenne 780 heures dans une voiture chaque année, il est possible d’en arriver à la conclusion suivante : la voiture est responsable de 0,017 mort pour chaque 100 000 heures de conduite.
Dans cette perspective, les hélicoptères seraient donc 85 fois plus dangereux que les voitures.
Des multiplicateurs de risque
Les hélicoptères sont encore plus dangereux lorsqu’ils sont manœuvrés par un pilote amateur ou semi-professionnel. Effectivement, un hélicoptère à 18 fois plus de chances de s’écraser s’il est piloté par un individu n’ayant pas suffisamment d’heures de vol derrière la cravate. Notez finalement que la condition de l’appareil joue également un rôle. Un appareil de bas de gamme, ou tout simplement mal entretenu, aurait 5 fois plus de chances de s’écraser comparativement à un modèle neuf. Bref, si l’on vous propose un tour en hélicoptère, dans un appareil vieux et mal entretenu, qui est manœuvré par un pilote inexpérimenté, dites-non!