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Détrompez-vous! Le surplus de poids et l’obésité ne sont pas toujours synonymes de manque de volonté. Plusieurs personnes avec des kilos en trop sont de bonne foi, tentent de réduire leurs portions et de mieux s’alimenter au quotidien. Malheureusement, l’ingestion d’une quantité excessive de nourriture semble parfois représenter un véritable besoin biologique pour certaines personnes obèses. Justement, des chercheurs ont récemment découvert l’une des raisons expliquant pourquoi certains individus n’arrivent pas à lâcher leur fourchette : le manque de sommeil.

Certes, de plus en plus d’études semblent démontrer qu’un manque de sommeil peut déclencher une réaction chimique et hormonale stimulant la faim et l’ingestion excessive d’aliments chez l’homme. Stuart Quan, chercheur à la prestigieuse Université Harvard, croit même qu’il existe une corrélation directe entre la présente crise d’obésité frappant l’Amérique du Nord et le déclin, depuis 40 ans, du nombre d’heures de sommeil moyen des Américains. 

Une étude expérimentale, récemment publiée dans la revue scientifique Sleep, semble corroborer l’hypothèse de Quan. Dans cette recherche, deux groupes de jeunes adultes ont dû réguler strictement leurs heures de sommeil pendant 4 jours. Ainsi, les sujets du premier groupe devaient dormir 8 heures, alors que les sujets du deuxième groupe devaient dormir 4,5 heures.

Au bout de 96 heures de test, les responsables de l’étude ont finalement mesuré les niveaux, dans l’organisme des sujets, de deux hormones responsables de la faim : la ghréline (qui augmente l’appétit) et la leptine (qui réduit l’appétit). Sans surprise, le groupe avec un manque de sommeil souffrait d’un grand dérèglement hormonal. L’ensemble des sujets « fatigués » produisaient trop de ghréline et trop peu de leptine, ce qui augmentait drastiquement leur appétit. Pour plusieurs, lors de la période de test, cette faim insatiable s’est manifestée par l’ingestion massive d’aliments. En effet, selon un registre tenu par les responsables de l’étude, les gens ayant dormi uniquement 4,5 heures ont mangé davantage de calories durant les 96 heures de test.

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Mais ce n’est pas tout! Les chercheurs auraient également observé, chez les patients les plus fatigués, des niveaux accrus d’endocannabinoïdes lors de la consommation d’aliments. Cette substance régule en partie le système de récompense du cerveau. C’est donc dire qu’un manque de sommeil rendrait la nourriture plus agréable et l’acte de manger plus satisfaisant. Conclusion : les personnes en déficit de sommeil ont nettement plus de chances d’être « accro » à la nourriture que ceux ayant une hygiène de sommeil irréprochable! 

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