Selon des informations obtenues par le journal La Presse, le 21 septembre 2015, aux soins palliatifs du CHSLD Saint-Augustin de Beauport, une infirmière aurait eu à sa charge plus de 175 patients. Lors de ce quart de travail infernal, l’employée aurait commis des erreurs dans des dosages de médicaments, dont une est liée à la mort d’un homme de 50 ans lourdement handicapé, René Bélanger.
Ce dernier aurait reçu, à cinq reprises, une dose de Dilaudid deux fois trop concentrée. Qu’à cela ne tienne, le rapport de la coroner Mélanie Laberge ne blâme pas l’infirmière pour la mort de Bélanger. Cette erreur n’aurait « probablement pas contribué directement au décès », assure Mme Laberge dans son rapport. Elle ajoute que « la cause principale des erreurs ce soir-là semble être la surcharge de travail ».
La mère de la victime fait preuve de compassion
La mère de René Bélanger, Nicole Mercier, n’en veut pas à l’infirmière. Elle aussi s’attaque plutôt à la surcharge de travail à laquelle est soumis le personnel médical. « L’infirmière avait trois étages à s’occuper ; c’est une course folle! Ça lui aurait pris des patins à roulettes », a indiqué Mme Mercier aux journalistes de La Presse.
Rappelons que la journée du drame, l’infirmière avait à sa charge environ 175 patients. Même si elle était appuyée de 7 infirmières auxiliaires et de 12 préposés aux bénéficiaires, reste qu’elle était la seule autorisée à évaluer les patients et à modifier leur traitement.
Les infirmières et le stress
Une enquête nationale au Canada a révélé il y a quelques années que « plus de 60 % des infirmières et des infirmiers considèrent leur travail très exigeant physiquement ». Cette même étude révèle que l’état de santé général passable ou mauvais des infirmières était lié à des facteurs de stress au travail, notamment le degré élevé de tensions et de contraintes, le manque de soutien de la part de leur superviseur ou de leurs collègues de travail, ainsi que les exigences physiques excessives.