Une équipe internationale d’astrophysiciens espagnols, estoniens, américains et britanniques, a récemment découvert une superstructure qui est désormais considérée comme le plus gros objet connu de l’Univers visible. En effet, la superstructure, décrite dans la revue Astronomy & Astrophysics, consiste en une sorte de gigantesque toile d’araignée qui concentre en son sein 830 galaxies et dont la masse est équivalente à 10 000 fois celle de notre Voie Lactée. Son nom, le Grand Mur de BOSS.
Le Grand Mur de BOSS contient cinq fois plus de galaxies qu’une zone normale du ciel de même dimension. Il est situé dans une zone située approximativement entre 4,5 milliards et 6,4 milliards d’années-lumière. En fait, il remplit tout l’espace entre ces deux distances. « Il est plus grand que n’importe quel autre objet d’une échelle de taille similaire », rapporte Heidi Lietzen, auteure en charge de l’étude et chercheuse à l’Institut d’astrophysique des Iles Canaries.
La découverte de cette superstructure d’un diamètre de 180 millions de parsecs (un parsec valant environ 3,2616 années-lumière), nous la devons au projet BOSS (Baryon Oscillation Spectroscopic Survey), un programme regroupant de nombreux moyens et données sur la formation des galaxies dans le cosmos. Jusque-là, les deux plus grandes superstructures de l’Univers connues étaient le Grand Mur de Sloan et la superstructure de Laniakea, qui comprend notamment la Voie lactée et la Nébuleuse d’Andromède. Mais ces dernières n’ont rien de comparable avec le Grand Mur de BOSS que ce soit en termes de masse ou de taille.
Néanmoins, certains astrophysiciens restent perplexes quant à cette découverte, comme Allison Coil, astrophysicienne à l’université de Californie à San Diego, qui doute que toutes les galaxies fassent bien partie d’une seule et même structure. « Je ne comprends pas pourquoi ces chercheurs relient toutes ces galaxies en une seule structure. Il y a clairement des liens , dans le Grand Mur de Sloan par exemple, qui n’existent pas dans cette structure,» déclare-t-elle.
Mais qu’il s’agisse d’une seule et même structure ou pas, l’important n’est pas le record, mais le savoir que peut nous apporter ce type de découverte sur le Big Bang, la formation ou encore le futur de notre Univers.