Le film de 1993 « Le jour de la marmotte » est un classique de la comédie dans laquelle une Bill Murray est forcé de revivre le même jour encore et encore avec des résultats de plus en plus hilarants. Croiriez-vous qu’une personne vit le même phénomène, sans le côté hilarant. En effet, un homme, ex-membre de l’armée britannique connaît quelque chose de très similaire: il se réveille chaque matin se croyant le 14 mars 2005 et qu’il a un rendez-vous prévu chez le dentiste plus tard dans la journée.
L’homme, dont l’identité est préservée pour des raisons de familiale, est l’objet d’une étude de cas par des universitaires à l’Université de Leicester. Malheureusement pour lui, Il n’y a pas de percées médicales à signaler ici, mais le psychologue clinicien Gerald Burgess voulait dévoiler la situation dans l’espoir de trouver des cas comparables à travers le monde. « Nous n’avons jamais rien vu de tel auparavant dans nos cliniques d’évaluation, et nous ne savons pas quoi faire pour le pauvre homme», dit Burgess. « Notre expérience est qu’aucun de nos collègues en neurologie, en psychiatrie et en neuropsychologie clinique ne peut expliquer ce cas.
L’homme âgé de 38 ans a commencé à éprouver des pertes de mémoire aiguës après avoir subi une anesthésie locale et un traitement de canal chez le dentiste. Depuis les 10 dernières années, il a été incapable de garder des souvenirs pour plus de 90 minutes. Il se réveille chaque matin croyant qu’il se trouve en Allemagne à la mi-mars 2005, avec un rendez-vous chez le dentiste plus tard dans la journée.
Ce qui a été déroutant pour les psychologues est qu’il n’y a aucun signe de dommage au cerveau de l’homme et pas de signe évidents que le traitement dentaire a provoqué le problème. Sa personnalité et la mémoire à long terme ne sont pas touchées, mais il ne peut pas créer de nouveaux souvenirs. Il gère maintenant sa vie avec l’aide de messages sur un téléphone intelligent et de différents rappels d’amis et de membres de sa famille.
Le type de lésions cérébrales attendu qui provoquerait ce genre de perte de mémoire (dommages à l’hippocampe ou autres structures stockant de nouveaux souvenirs) n’est tout simplement pas présent. Finalement, la condition de l’homme peut changer la façon dont nous envisageons les problèmes de la mémoire et de la fonction cérébrale, bien sûr, si les scientifiques peuvent déterminer exactement la cause du mal. Une des hypothèses est que quelque chose se produit au niveau des souvenirs juste avant qu’ils ne soient « imprimés » dans l’hippocampe pour le stockage à long terme. Burgess dit qu’il y a beaucoup plus de travail à faire pour démontrer cette hypothèse, et il encourage d’autres chercheurs à entrer en contact avec lui au sujet des cas similaires.
Quant à l’homme qui vit maintenant au Royaume-Uni, le seul souvenir qu’il a pu conserver au cours des 10 dernières est associé au décès de son père, ce qui ouvre une autre tangente intéressante pour les chercheurs concernant le lien entre les émotions et la mémoire. Quant à vous, la prochaine fois que vous vous réveillerez en redoutant un rendez-vous chez votre dentiste, soyez seulement heureux que ce sentiment ne se répète pas à chaque jour!