Rien de plus satisfaisant ou rafraîchissant que de plonger dans un lac ou une rivière scintillante pour se rafraîchir, mais dans certaines circonstances, extrêmement rares, cela peut se révéler être une erreur fatale. En effet, une amibe vivant en eau douce peut transformer cette baignade en véritable cauchemar. Encore cet été, le parasite dévoreur de cerveau refait surface aux États-Unis. Deux cas y ont été détectés. L’organisme mis en cause dans ces deux situations est une amibe unicellulaire vivant librement appelé Naegleria fowleri. Omniprésente dans l’environnement, l’amibe préfère les milieux aquatiques plus chauds comme les lacs ou les étangs d’eau chaude. Les gens sont donc souvent exposés à cet organisme sans que rien ne provoque d’infection particulière, mais dans de rares cas, il peut causer une infection grave du cerveau appelée méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP). Cela se produit généralement lorsque l’organisme peut pénétrer le corps de la victime par le nez, par exemple lors d’activités récréatives comme la natation ou la plongée. À ce moment, N. fowleri peut alors traverser la cavité nasale et se frayer un chemin jusqu’au nerf olfactif (perception des odeurs) puis vers le cerveau. De là, il se nourrit de tissu nerveux, déclenchant une réponse immunitaire inflammatoire qui provoque une forte augmentation de la pression dans le crâne, tuant finalement l’individu infecté dans plus de 95% du temps. Les derniers cas connus aux États-Unis ont tous deux été déclarés dans le dernier mois. Le premier était une femme de 21 ans originaire de Californie centrale, dont l’infection a été confirmée par le Center for Disease Control and Prevention (CDC). La jeune femme a été admise à l’hôpital Inyo Nord où elle a été diagnostiquée avec la méningite. Son état s’est dégradé et elle est morte plus tard, après avoir été transféré dans un autre hôpital dans le Nevada. Il est extrêmement difficile de déterminer où elle a contracté l’amibe, mais selon des proches, il est probable qu’elle ait été infectée sur une propriété privée, inaccessible au public. Même s’il s’agissait d’un endroit ouvert au public, la panique ne serait pas justifiée car les cas de MEAP sont très rares. Le deuxième cas, est encore plus hors de l’ordinaire. Tel que rapporté par le ministère de la Santé du Minnesota, une enquête en cours se déroule pour un cas présumé de MEAP chez un garçon de 14 ans qui est actuellement gravement malade. Les fonctionnaires du ministère ont établi qu’il aurait contracté l’amibe dans le lac Minnewaska, dans le comté de Pope, marquant la troisième infection à être recensée au Minnesota au cours des cinq dernières années. Les deux cas sont intéressants parce que la majorité des infections américaines ont eu lieu dans les états du sud, les plus chauds, comme la Floride et le Texas, et, avant 2010, aucun cas n’avait jamais été signalé au nord du Missouri. Cela indique que l’organisme se propage vers le nord, ce qui pourrait être attribuable aux changements climatiques étant donné la préférence de N. fowleri pour des eaux plus chaudes. Mais cela ne signifie pas nécessairement une hausse future des cas; entre 2002 et 2011 seulement 32 infections ont été signalés aux États-Unis, de sorte qu’ils sont encore extrêmement rares. Dans le monde, en 50 ans, seuls 310 cas ont été relevés dans le monde, et onze personnes ont survécu. L’été dernier, un état d’alerte avait été instauré en Louisiane car on avait détecté la présence de N. fowleri dans l’eau de la municipalité. Voir les détails dans l’article « Mangeuse de cerveau dans l’eau en Louisiane! » L’animation ci-dessous (anglais), présente l’action de l’amibe une fois dans le cerveau!
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