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Un médecin américain, le Dr Ian Crozier, 43 ans, avait été déclaré malade d’Ebola en septembre 2014 alors qu’il travaillait pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Sierra Leone. Rapatrié aux Etats-Unis pour être soigné à l’hôpital Emory à Atlanta (Georgie) dans une unité spécialement aménagée, le Dr Crozier était sorti guéri en octobre 2014 du centre hospitalier après avoir bénéficié d’un traitement expérimental. Deux mois après sa guérison, l’œil gauche du patient-docteur a véritablement changé de couleur, passant du bleu au vert (voir photo ci-dessous). Après des examens plus approfondis, il s’est avéré s’agir du premier cas recensé de changement de couleur de l’iris dû à la présence de particules virales de l’Ebola dans l’œil. Les détails de cette découverte ont été présentés le 7 mai dernier dans la revue New England Journal of Medicine. Deux mois après sa guérison, le Dr Ian Crozier a vu son oeil gauche passer du bleu au vert en raison de la présence de particules virales jusque là non détectée. En effet, deux mois après sa sortie de l’hôpital, une inflammation se déclare à l’œil gauche Dr Crozier dans lequel la pression intra-oculaire est alors très élevée, provoquant un enflure, des rougeurs et une baisse importante de l’acuité visuelle. A son retour à l’hôpital Emory, un prélèvement en profondeur (dans la chambre antérieure) de l’œil est effectué pour analyses. On découvre la présence de particules virales d’Ebola. Heureusement, celles-ci n’étaient pas présentes dans les larmes et les tissus extérieurs de l’œil, ce qui excluait le danger d’infection pour les autres. Mais, souligne le Dr Yeh, ce cas montre tout de même que les survivants de l’infection par Ebola doivent se faire suivre de façon rigoureuse pour une possible contamination oculaire. Ce genre d’infection a provoqué une uvéite, c’est-à-dire une inflammation des structures internes de l’œil qui occasionne une baisse de la vision et, généralement, une rougeur et des douleurs oculaires. Plus surprenant, outre la perte importante de sa vision, l’iris de l’œil a changé de couleur passant du bleu au vert dix jours après le début des symptômes. « Je pense que c’est la conséquence de l’infection virale qui a provoqué une transformation du métabolisme des cellules de l’iris » a déclaré le Dr Foster, professeur d’ophtalmologie à l’Ecole de médecine de Harvard. Après un traitement intensif avec différents médicaments dont un corticostéroïde, le Dr Crozier a commencé à récupérer la vision perdue mais pas encore totalement à ce jour. Son œil a également retrouvé sa couleur normale. Des cas d’uvéites avaient déjà été signalés chez des survivants d’Ebola lors des précédentes épidémies ainsi que parmi les personnes infectées avec le virus Marburg, proche d’Ebola, indiquent les auteurs de l’étude dans le New England Journal of Medicine. Selon le Dr john Fankhausser, directeur médical de l’hôpital ELWA à Monrovia au Liberia, des douleurs chroniques, des maux de tête et des troubles oculaires demeurent les problèmes physiques les plus fréquemment mentionnés parmi une centaine de survivants qui ont assisté à une réunion à ce centre hospitalier. Environ 40% avaient des douleurs et de l’inflammation dans les yeux, certains souffraient d’uvéites, a-t-il précisé. Mais la proportion d’anciens malades atteints de ces troubles reste inconnue, notent les auteurs de l’étude. On sait que le virus Ebola peut persister pendant plusieurs mois dans le sperme après la guérison de l’infection.

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