Depuis que l’homme est homme, les humains ont essayé de traiter la dysfonction érectile de différentes façons toutes plus étranges ou farfelues les unes que les autres. Les anciens Egyptiens, par exemple, croyaient que l’impuissance a été causée par un mauvais sort, et qu’une bonne façon de se débarrasser de la malédiction était de broyer le cœur d’un bébé crocodile pour le frotter sur le pénis. À l’époque médiévale, les sorcières ont bien sûr été blâmées et les hommes affectés par le sortilège traquaient celles-ci pour restaurer, parfois très violemment, leur érection. Mais grâce à la médecine moderne, nous n’avons plus besoin de sacrifier des animaux ou de torturer des femmes car certains médicaments existent sur le marché, pour ne pas les nommer. Malheureusement, ils ne sont pas parfaits, les scientifiques sont toujours à la recherche de solutions de rechange, et ils en ont peut-être découvert une dont l’origine est assez inattendue: le venin d’une araignée particulière, l’araignée-banane (Phoneutria nigriventer) qui est considérée comme l’araignée la plus venimeuse. Sa taille peut atteindre 15 cm et, en effet, son venin est extrêmement dangereux mais la morsure libère peu de venin de sorte que peu de personnes meurent suite à une morsure. Bien que la substance prometteuse, n’ait pas encore été testée sur des humains, de nouvelles recherches à l’Université Catholique de Corée ont démontré qu’elle peut réussir à améliorer la fonction érectile chez les rats, soulevant la possibilité que cela pourrait aider l’impuissance chez les hommes. L’étude a été publiée dans la revue Urology. La dysfonction érectile ou impuissance, est l’incapacité d’obtenir ou de maintenir une érection. C’est en réalité extrêmement commun et la moitié de tous les hommes âgés de 40 à 70 ans en souffriraient à différents degrés. Un large éventail de facteurs peut en être la cause, des facteurs à la fois physiques et/ou psychologiques, comme le rétrécissement des vaisseaux sanguins qui vont vers le pénis ou l’anxiété et la dépression. Ainsi, le traitement doit donc s’attaquer à la source du problème et peut donc varier, mais comprend généralement des traitements psychologiques ou l’utilisation de médicaments comme le Viagra (maintenant on le nomme) qui travaillent en augmentant le flux sanguin vers le pénis. Bien que ces médicaments aient un taux de réussite d’environ 80%, ils peuvent avoir des effets secondaires indésirables tels que du sang dans les urines ou même affecter la vision, de sorte que certains scientifiques sont à la recherche de nouveaux traitements pour les hommes. Une thérapie semblant sortir de la fiction pourrait être envisageable avec la découverte d’une protéine présente dans le venin hautement toxique de l’araignée-banane. Les scientifiques ont découvert son potentiel thérapeutique en 2000 alors que, lors d’une étude sur l’impact des morsures d’araignées sur les individus au Brésil, les résultats dénotaient que certains hommes avaient « souffert» de priapisme, érections anormalement durables et pénibles. Après avoir examiné le venin de ladite araignée en laboratoire, les chercheurs ont finalement réussi à isoler la substance responsable, une protéine appelée PnTx2. Puis, un peu comme on le fait avec des bactéries, pour produire de l’insuline par exemple, les scientifiques ont produit la protéine en utilisant des cellules en culture. L’équipe a ensuite testé leur échantillon de PnTx2-6 sur des rats éprouvant une dysfonction érectile. Non seulement le venin de l’araignée a pu rétablir le flux sanguin vers le tissu érectile de manière significative, mais il a également empêché la fonte musculaire. Pris ensemble, les chercheurs concluent que PnTx2-6 contribue à améliorer la fonction érectile chez ces rats, et peut donc présenter une avenue thérapeutique prometteuse pour les humains. Bien sûr, il faudra un certain temps avant d’arriver à ce stade, mais c’est néanmoins un début intéressant