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Le lac à l’Eau Claire dans l’est du Canada, au Québec, est une étendue d’eau qui remplit deux grandes dépressions dans la surface de la Terre. Vus de l’espace, ces lacs bleus circulaires se détachent sur le paysage vert forêt. La partie ouest du lac mesure environ 36 kilomètres de large avec un anneau d’îles dans le centre. Il est séparé de la partie est du lac, légèrement plus petite par une mince bande d’îles vertes, qui mesurent environ 10 km de diamètre. La petite portion du lac mesure environ 26 km de diamètre. 

Longtemps on a cru que ces deux cratères, en raison de leur étonnante proximité, ont été créés par un système binaire d’astéroïdes, dont l’impact des météorites jumelles avec la Terre aurait eu lieu il y a environ de 290 millions d’années. Cependant, une nouvelle recherche suggère que ces cratères seraient en fait le résultat de deux événements d’impacts distincts, le lac de l’Est se formant plus de 180 millions ans plus tôt que celui de l’Ouest, à une époque où une grande partie de l’est du Canada était recouverte par une mer profonde. Les chances qu’un tel événement se produise sont approximativement d’une sur cent milliards!

Une équipe de géologues de l’Université de Western Australia a analysé des échantillons de roche prélevés par la Commission géologique du Canada dans les années 1960 et 1970. Ils ont utilisé une technique de datation radioactive, qui consistait à chauffer les échantillons de roche pour libérer les isotopes de l’argon-39 et de l’argon-40 et, par la suite, déterminer l’âge des roches.

Tandis que certains de leurs résultats confirmaient le moment de la collision pour le lac de l’Ouest, il y a environ 290 millions d’années, au cours de la période du Permien, d’autres résultats suggèrent que le lac de l’Est se serait formé après un impact distinct, qui se serait produit il y a environ 470 millions d’années, pendant la période de l’Ordovicien. Les auteurs disent donc que leurs reconstructions paléogéographiques montrent que l’impact de l’Ordovicien a probablement eu lieu sur littoral au réglage marin peu profond, alors que l’impact du Permien aurait frappé le super-continent, la Pangée. On peut donc croire que les 2 impacts ont eu lieu sur la même parcelle de terre mais que celle-ci se trouvait à des endroits différents de la surface terrestre aux moments de ces impacts (voir vidéo ci-dessous).

Les résultats de l’équipe, publiés dans la revue Geochimic et Cosmochimi ca Acta, vont à l’encontre de la théorie dominante du double impact. «L’idée qu’une météorite pourrait frapper à proximité du point d’impact d’une météorite précédente a toujours été rejetée ou considérée comme tellement improbable voire impossible», affirme le géologue Eric Tohver de l’Université de Western Australia. « En fait, la théorie de double impact simultané semblait si évidente qu’au cours des décennies, les scénarios alternatifs n’étaient tout simplement pas considérés » note l’auteur principal Martin Schmieder.

Ainsi, aussi improbable que cela puisse paraître, leurs résultats suggèrent que les astéroïdes peuvent frapper au même endroit deux fois.

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