La gonorrhée, une infection transmissible sexuellement, est souvent sous-estimée. Il s’agit toutefois de l’une des trois plus grandes menaces mondiales selon le dernier Plan d’action en antibiorésistance américain.
L’augmentation du nombre de cas de gonorrhée résistante aux antibiotiques au Québec alerte les responsables de la santé publique. Près de la moitié des 1033 souches analysées en 2015 par le Laboratoire de santé publique du Québec était résistante à au moins un antibiotique. Depuis les 20 dernières années, le nombre de cas de gonorrhée est en constante hausse. En 2010, 2319 cas ont été rapportés tandis qu’en 2015 ce fut 3926 cas.
La situation s’envenime en raison de la perte d’efficacité des antibiotiques pour la traiter. Par exemple, alors qu’en 2004, seulement 6,9% des souches étaient résistantes à la ciprofloxacine, ce pourcentage est passé à 46% en 2015, selon les résultats de l’INSPQ.
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Bien que les scientifiques effectuent de la recherche pour trouver de nouveaux antibiotiques, il demeure qu’il faut avant tout miser sur la prévention, rapporte à La Presse Le Dr Jean Longtin, directeur médical du Laboratoire de santé publique du Québec et infectiologue au CHU de Québec.