En 1968, un jeune de 12 ans, Joseph Bates, a été présenté au professeur Julian Stanley de l’Université John-Hopkins dans le Maryland. Le jeune Bates était tellement en avance sur ses camarades de classe qu’on ne savait plus comment gérer son cas. À 13 ans, l’adolescent a réussi les examens d’admission à l’université avec des résultats largement au-dessus de la moyenne, ce qui a poussé le professeur Stanley à utiliser son cas pour mettre au point le Study of Mathematically Precocious Youth (SMPY), un outil de détection pour les enfants prodiges.
Plus de 45 ans après sa création, le SMPY est toujours appliqué et a repéré avec succès 5 000 petits génies, la majorité ayant grandi pour devenir des savants avant-gardistes dans leur domaine respectif. En lien avec les travaux du professeur Stanley, l’Université John-Hopkins a créé un programme pour les jeunes surdoués qui a notamment accueilli à ce jour le fondateur de Facebook (Mark Zuckerberg), le cofondateur de Google (Sergey Brin) et une certaine Stefani Germanotta, mieux connue du public sous le pseudonyme de Lady Gaga.
Le système d’éducation a de la difficulté à gérer les cas d’enfants doués de capacités d’apprentissage exceptionnelles. « Heureusement », les exemples de jeunes génies sont peu nombreux, les experts parlent d’un enfant sur 10 000 qui remplit les critères du SMPY. Si certaines personnes débattent encore de la pertinence de faire sauter des années aux jeunes vivant une grande facilité scolaire, les données recueillies tendent à être favorables à cette approche. Les enfants qui sont dispensés d’une année scolaire ont 60 % plus de chances d’obtenir un doctorat universitaire ou son équivalent dans un autre domaine de spécialité que les enfants qui suivent un parcours scolaire traditionnel.
Quant à la capacité des enfants qui sautent une année ou plus à socialiser avec des jeunes plus âgés, les chercheurs affirment que la plupart de ces jeunes ne sont pas seulement doués pour les matières scolaires ; ils sont également plus avancés émotionnellement et dotés d’une maturité qui découle de l’accumulation d’autant de savoir à un âge aussi précoce. Ceci étant dit, si les chercheurs savent aujourd’hui comment les détecter, notamment avec le SMPY, le débat sur le meilleur moyen d’encadrer les jeunes prodiges et de leur fournir un environnement propice à leur épanouissement reste entier.