Depuis les civilisations antiques, la lune fait l’objet de nombreuses croyances. Distinguer le mythe de la réalité scientifique est parfois bien difficile tant la volonté d’associer certains phénomènes à un cycle lunaire est forte. Cet article comparera ce que la science pense de certaines légendes urbaines.
D’abord, l’examen de plus de 150 000 dossiers de visites à l’urgence d’hôpitaux américains ne montre aucune pointe d’activité les soirs de pleine lune. Il en va de même pour les crises d’épilepsie, qui ne se produisent pas plus fréquemment certaines journées que d’autres.
Les menstruations font aussi l’objet de plusieurs spéculations. Or, à ce jour, une seule étude a osé établir un lien entre les règles d’une femme et le cycle lunaire. Elle date de 1980 et se référait à un petit échantillon (312 femmes). Depuis, aucune preuve n’est venue appuyer l’existence d’un tel lien. De plus, bien que le cycle menstruel des femmes soit théoriquement de 28 jours, il peut varier considérablement. En comparaison, celui de la lune est de 29,5 jours, et est entièrement prévisible.
Les problèmes de sommeil sont l’un des domaines où le plus de recherches « sérieuses » ont été réalisées en faisant des croisements avec les phases de la lune. En 1999, le très sérieux Journal of Affective Disorders a suggéré dans un article que les jours de grande luminosité lunaire pouvaient causer des désordres dans le cycle de sommeil des individus. Une étude sur un faible échantillon en 2013 a confirmé cette conclusion, alors qu’une étude plus vaste réalisée l’année suivante n’a montré aucune variation statistiquement significative. Finalement, une recherche publiée en mars 2016 a fait état que le manque à gagner de sommeil les soirs de pleine lune est de… 5 minutes!
Finalement, il est commun d’entendre des individus recommander d’entreprendre un régime le lendemain d’un soir de pleine lune. Cela augmenterait les chances de réussites alors que le corps, tout comme la lune, aurait « naturellement » tendance à se dégonfler. Il n’existe malheureusement aucune recherche scientifique venant valider ou invalider cette théorie.