Le vaccin Mosquirix, conçu pour lutter contre le paludisme, aussi appelé malaria, est le premier à être adopté par l’Agence Européenne des Médicaments après avoir répondu à ses critères d’efficacité, de qualité et de sécurité. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) examinera ensuite le profil d’efficacité de ce vaccin pour déterminer si elle propose sa propre recommandation à savoir si le vaccin peut être utilisé et comment il doit l’être.
Le vaccin a été spécifiquement conçu pour être administré à des enfants. Le paludisme est la maladie qui tue le plus de personnes sur la planète est transmise par un moustique du genre Anopheles. En effet, lorsqu’un insecte contaminé pique son hôte, il injecte le parasite (Plasmodium falciparum) qui infecte les cellules hépatiques de la victime puis circule dans le sang, en colonisant les globules rouges et en les détruisant.Selon les estimations, 207 millions de personnes ont contracté la malaria et 627 000 en sont décédés en 2012. La grande majorité de ces décès sont des enfants africains. L’OMS estime qu’un enfant meurt chaque minute de la malaria. « C’est la première fois qu’un vaccin contre le paludisme a été présenté à une autorité de régulation. Aucun vaccin contre le paludisme n’a jamais atteint une étape aussi avancée dans l’objectif d’une approbation internationale » affirme le porte-parole de l’OMS, Gregory Härtl. » Cela montre que nous sommes près de produire un vaccin anti-paludisme et c’est très encourageant ».
Le vaccin peut offrir une protection partielle contre la maladie. Dans un essai clinique, 16 000 enfants dans plusieurs pays africains ont reçu trois doses du vaccin contre le paludisme à un mois d’intervalle, suivies d’une injection de rappel à l’âge de 20 mois. Les résultats, publiés dans la revue The Lancet plus tôt cette année, ont montré des résultats mitigés. Chez les enfants de 5 à 17 mois, le vaccin a obtenu une efficacité d’environ 40% alors que chez les bébés de 6 à 12 semaines les résultats sont moins convaincants avec un taux d’efficacité de 20%.
La recherche sur le vaccin contre le paludisme a réellement commencé en 1998 et c’est la compagnie GlaxoSmithKline (GSK), financé en partie par la Fondation Bill & Melinda Gates, qui a développé la vaccin. GSK a annoncé qu’elle ne fera pas de profit avec le vaccin. En effet, compte tenu de la situation où les pays les plus pauvres sont les plus touchés, le vaccin sera vendu au coût de production majoré de 5% et les surplus seront réinvestis dans la recherche sur le paludisme et les maladies tropicales. Le vaccin sera un outil supplémentaire pour lutter contre le paludisme avec les moustiquaires, la lutte contre le vecteur de propagation (Anopheles), le développement de méthodes de diagnostic et le développement de d’autres types de médicaments anti-paludéens. Härtl dit que même si un vaccin est toujours l’un des meilleurs outils de santé publique, on ne doit pas l’utiliser indépendamment des autres méthodes de prévention. Si l’OMS recommande le vaccin en Afrique, ce sera à chaque pays de décider de l’adopter ou non.