L’étude, effectuée par James Hansen, ancienne tête dirigeante du département des changements climatiques de la NASA, et 16 autres co-auteurs, conclut que les glaciers du Groenland et de l’Antarctique ont entamé un processus de fonte 10 fois plus rapide que révélaient les dernières estimations. Cette nouvelle étude prévoit une élévation du niveau des océans d’au moins 3 mètres au cours des 50 prochaines années et de 5 mètres avant 2100. Terrifiant!
Le problème est que la fonte des glaciers créer une «boucle de rétroaction» qui ne fait qu’amplifier le processus. Ainsi, l’eau douce plus froide provenant de la fonte des glaciers entraîne l’eau plus chaude et salée vers la surface, sous les plaques de glace, ce qui accélère donc la vitesse de fusion. Et, une fois le processus enclenché, nous sommes totalement impuissants à l’arrêter. La mauvaise nouvelle est que, selon l’équipe de Hansen et ce de façon consensuelle, le phénomène est effectivement déjà amorcé. Toujours selon l’équipe de chercheurs, cette hausse de la surface océanique pourrait signifier la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. En effet, des villes côtières telles que New-York pourraient ne plus être habitables dans moins d’un demi-siècle (voir image ci-dessous). De plus, il faut mentionner l’inondation d’une immense surface de terres agricoles.
Le texte terminant leur présentation est sans équivoque: « Nous concluons que les émissions ininterrompues de gaz à effet de serre provoqueront une hausse de plusieurs mètres du niveau de la mer qui est pratiquement inévitable et susceptible de se produire au cours du présent siècle. Les perturbations sociales et les conséquences économiques d’une telle grande élévation des eaux pourraient être dévastatrices. Il n’est pas difficile d’imaginer que les conflits découlant des migrations forcées et d’un effondrement économique pourraient rendre la planète ingouvernable, menaçant le tissu de la civilisation humaine ».
Il est important de noter que la nouvelle recherche n’a pas encore été examinée par des pairs scientifiques ou acceptée comme publiable dans des revues scientifiques, les chercheurs affirmant qu’ils voulaient rendre les résultats de l’étude disponibles dès que possible dans le cadre des préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Paris plus tard cette année. Quand elle sera publiée en ligne dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics plus tard cette semaine, un examen public et interactif par les pairs scientifiques aura lieu, et la communauté scientifique aura une chance de répondre à ce qui va presque certainement se révéler être la recherche la plus controversée de cette année.