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N’en déplaise aux inconditionnels du Livre de la jungle, la panthère noire n’est pas une espèce à part entière et rare. En effet, grâce à un système photographique à base de rayons infrarouges, des scientifiques ont mis en évidence les taches caractéristiques des léopards, même chez les panthères noires les plus sombres. La coloration noire particulière de ces léopards est due à une mutation génétique appelée mélanisme. C’est un peu l’inverse de l’albinisme. Chez l’individu albinos, l’absence de pigmentation colorée est due à l’absence de production de mélanine. Chez l’individu mélanique, il y a surproduction de la mélanine donc une pigmentation accentuée. Bien que des tigres, des jaguars et des pumas puissent être atteints par cette mutation, le terme panthère est réservé aux léopards noirs. D’ailleurs les félins ne sont pas les seuls chez qui l’on trouve cette mutation : les daims, les écureuils et même les flamants roses sont parfois tout noirs. Mais contrairement à la plupart de ces espèces, cette mutation est assez fréquente chez le léopard. En particulier au sein de la population féline de la Malaisie péninsulaire. Ce qui n’a pas manqué d’éveiller la curiosité de chercheurs, pour la plupart venus de l’Université James Cook, en Australie.

Les scientifiques ont donc mis au point là-bas un système constitué de plusieurs appareils photos qui se déclenchent automatiquement au passage d’un animal. Problème : les panthères noires ne sont pas faciles à distinguer les unes des autres. Mais les chercheurs ont trouvé une parade astucieuse : « La plupart des appareils automatiques ont un flash infrarouge, mais celui-ci est seulement activé lorsqu’il fait nuit, explique le Dr Reuben Gopalasamy Clements, l’un des auteurs de l’étude. Toutefois, en bloquant le capteur de lumière de l’appareil, nous pouvons tromper le système en lui faisant croire que c’est la nuit, même en plein jour. » Ainsi, le mode infrarouge reste activé. Résultat : les belles rosettes du léopard se révèlent. Ce qui permet aux biologistes d’identifier les individus, puisque chaque léopard a des motifs singuliers. « Cette nouvelle approche nous donne un nouvel outil pour aider à sauver cet animal unique et en voie de disparition », annonce Laurie Hedges, principal auteur d’une étude. De fait, grâce à cette méthode, 94% des panthères noires du secteur ont pu être identifiées précisément. « Cela va nous permettre d’étudier et de surveiller cette population au fil du temps, ce qui est essentiel pour sa conservation », conclut le Dr Clements.

Désolé mais les mythiques panthères noires n’existent pas (voir vidéo)!

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