Un nouveau modèle, qui prédit les cycles solaires avec plus de précision que jamais auparavant, a suggéré que l’activité solaire va baisser de 60 pour cent entre 2030 et 2040, donc dans une quinzaine d’années, et la Terre pourrait sombrer dans ce que les chercheurs appellent une « mini-ère glaciaire » ou « minimum de Maunder ». Cette faible activité solaire n’a pas été vu depuis 370 ans, soit lors de la dernière mini-ère glaciaire, qui avait plongé l’hémisphère Nord, particulièrement l’Europe et l’Amérique du Nord, dans une série d’hivers très froids entre 1645 et 1715. Attention, cela ne signifie pas que l’énergie émise par le Soleil diminuera de 60% mais bien que l’activité en surface de celui-ci se verra réduit à 40% de son activité habituelle.
Depuis plus de 170 ans, les scientifiques connaissent le fait que l’activité solaire varie selon des cycles de 10 à 12 ans. Par contre, chaque cycle diffère légèrement et ces fluctuations ne sont pas prévisibles ou expliquées par les plus grands spécialistes. Beaucoup de physiciens solaires ont tenté d’expliquer ces cycles par la circulation ou la convection de fluides dans les profondeurs de l’astre. Par contre, récemment, Valentina Zharkova et ses collègues ont perfectionné le modèle en ajoutant la circulation en surface de certains fluides pour projeter le modèle vers une précision de 97%. Ils ont étudié les valeurs du champ magnétique au cours de trois cycles solaires, couvrant la période 1976-2008. Entre autres, ils ont comparé leurs prévisions au nombre de taches solaires moyenne, un marqueur important de l’activité solaire. Toutes les prédictions et observations étaient étroitement appariées.
«Nous avons constaté ces deux zones (profondeur et surface) de fluides en mouvements engendrent chacune des champs magnétiques aux effets différents. Lorsque ces effets se synchronisent, l’activité solaire est à son paroxysme, alors qu’à l’inverse, lorsque leur phase est opposée, le Soleil tombe dans une période moins active.
Dans la perspective des prochains cycles solaires, le modèle prédit que le mouvement des fluides se synchroniseront pour entrainer une activité solaire qui culminera en 2022. Par contre, durant le cycle qui couvrira la décennie 2030-2040, les deux vagues développeront des mouvements complètement opposés et cela va provoquer une réduction significative de l’activité solaire. « Nous prévoyons que cette situation nous mènera droit vers un «minimum de Maunder», a déclaré Zharkova.
La vidéo présente des images du Soleil prise entre les 21 et 25 juin dernier.