Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson a annoncé un essai pour tester son nouveau vaccin contre le SIDA. L’essai se fera sur 400 volontaires sains aux États-Unis, au Rwanda, en Ouganda, en Afrique du Sud et en Thaïlande. C’est la première fois qu’un grand du monde pharmaceutique finance un essai clinique pour un vaccin contre le sida. « Malgré des progrès importants dans les traitements de l’infection par le VIH, ce virus demeure l’une des plus grandes menaces pour la santé publique mondiale, avec des millions de personnes infectées chaque année » a insisté le Dr Paul Stoffels, le responsable scientifique et directeur général de Johnson & Johnson. La prochaine étape ? « Notre but ultime est de mettre au point un vaccin contre le VIH et nous espérons qu’un jour nous aiderons à éradiquer ce virus » se réjouit Paul Stoffels. Le virus du SIDA (souches VIH-1 et VIH-2) s’en prend aux lymphocytes T-CD4+, cellules du système immunitaire qui sont les premières à être attaquées par le virus. Les virus fusionnent avec la membrane des lymphocytes, injectent leur matériel génétique dans ces cellules, transformant leur hôte en usine de production de VIH. Ceux-ci finissent alors par infecter toutes les autres cellules du système immunitaire qui est alors détruit. Dès lors, on devient totalement démuni face à la première grippe ou à toute autre maladie opportuniste. Le principe du vaccin consiste tout d’abord à préparer le système immunitaire avec un adénovirus (un agent pathogène autre que le VIH) relativement inoffensif. Celui-ci provoque chez les cellules infectées la production d’une protéine qui s’agglomère avec la membrane du VIH. Cette agglomération va rendre inefficace les deux sites actifs responsables de la fusion avec les lymphocytes T-CD4+ et qui se trouvent à la surface des virus rendant impossible leur pénétration dans les lymphocytes. En bloquant l’accès à ces lymphocytes, le VIH ne se reproduit pas. Selon les chercheurs, ce système de blocage pourrait être la meilleure stratégie de protection contre une infection par ce virus chez les humains. En effet, selon les résultats de l’étude, le vaccin serait actif durant au moins 8 mois, mais pourrait même rester efficace plusieurs années durant grâce un mécanisme de réplication de la protéine bloquante inspiré (comble du sort) par le mode de reproduction du VIH lui-même. En réalité, l’adénovirus a été transformé génétiquement en usine à protéines bloquantes, fonctionnant en continu. Le virus ne peut pas se reproduire et finit par mourir. Dans la vidéo ci-dessous, on vous présente le mode de pénétration du virus du SIDA dans le lymphocyte. Noter qu’à la 30e seconde, on voit bien le site actif du virus (bleu-mauve) s’approcher et s’accrocher au récepteur CD4 (rouge orangé), ce qui permet la fusion entre les 2 membranes. C’est en bloquant cette action que le vaccin prend son efficacité.
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