Première étude détaillée à si grande échelle, c’est-à-dire au niveau mondial, analysant l’impact de tous types de boissons sucrées artificiellement et autres sodas sur la mortalité et autres handicaps résultant du diabète, des maladies cardiovasculaires et de cancers liés à leur consommation. Et les résultats mauvais, très mauvais. En effet, selon l’étude publiée le 29 juin dernier dans Circulation, une revue de la Société américaine de cardiologie, ces boissons tueraient jusqu’à 184 000 personnes par année dans le monde. Plus précisément, les chercheurs ont déterminé que 133 000 morts liées à la consommation de ces boissons ont résulté du diabète, 45 000 de pathologies cardiovasculaires et 6 450 de cancers. « De nombreux pays enregistrent un nombre élevé de décès résultant d’un seul facteur diététique à savoir les sodas et autres boissons fruitées ou sucrées comme les thés glacés, dont une forte réduction de la consommation ou leur élimination devrait être une priorité planétaire », explique le Dr Dariush Mozaffarian, doyen de la faculté des sciences de la nutrition à l’université Tufts à Boston (Massachusetts) et principal auteur de l’étude. Aux fins de l’étude, des données ont été récoltées pendant 30 ans chez plus de 600 000 personnes. Les estimations de consommation ont été faites à partir de 62 enquêtes diététiques qui ont porté sur 611 971 personnes entre 1980 et 2010 dans 51 pays. Dans le terme boissons sucrées étaient inclus tous les breuvages auxquels du sucre était rajouté artificiellement comme les boissons gazeuses, les boissons aux fruits, les boissons énergétiques, les thés glacés sucrés ou tout autres breuvages maison sucrés contenant un minimum de 210 kilojoules par portion de 235 ml. À noter que les jus de fruits pressés entièrement naturels ont été exclus de la recherche même si leur quantité de sucre peut être relativement élevée. Les chercheurs ont également estimé les quantités de sucre disponibles au niveau national dans 187 pays et fait une corrélation avec la fréquence du diabète, des pathologies cardiovasculaires et du cancer selon les zones géographiques et les populations. Il ressort que l’impact de la consommation de sodas et d’autres boissons sucrées sur la mortalité varie de façon importante entre les différentes populations allant d’un taux de moins de 1% au Japon chez les plus de 65 ans à 30% chez les Mexicains de moins de 45 ans. Parmi les vingt pays les plus peuplés, le Mexique avait durant la période de l’étude, le taux annuel le plus élevé de mortalité attribuée à la consommation de boissons sucrées avec 405 décès par million d’adultes ou 24 000 au total sur un an. Les Etats-Unis se situaient au deuxième rang avec 125 décès par million par an ou 25 000 au total. Environ 76% des morts liées à la consommation de boissons sucrées ont eu lieu dans des pays à bas et moyens revenus. Au total, la proportion de jeunes adultes souffrant de maladies chroniques comme le diabète attribuées aux boissons sucrées était plus élevé que chez les adultes plus âgés. Les boissons gazeuses auraient aussi un effet direct sur le vieillissement des cellules. Voir l’article « Les boissons gazeuses vous font vieillir ».
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