Plus tôt cette année, un chirurgien italien, Sergio Canavero, a décrit, dans la revue Surgical Neurology international, une technique de greffe de tête humaine qu’il entend appliquer et a déclaré qu’il prévoyait de lancer le projet lors de la conférence annuelle de l’American Academy of Neurological et Orthopaedic Surgeons, en juin prochain. Il invitera alors d’autres chercheurs à se joindre à lui dans son rêve de transplantation. Il croit possible de réaliser la première greffe d’une tête humaine en 2017. À l’époque, son affirmation semblait complètement farfelue, et elle peut le paraître encore, mais la différence est que maintenant Canavero a en main un volontaire bien vivant disposé à servir de cobaye. En effet, cette semaine, un homme de 30 ans d’origine russe, Valery Spiridonov, a annoncé qu’il aimerait devenir l’objet de la première greffe de tête humaine jamais réalisée. En effet, il affirme vouloir se porter volontaire pour une intervention où sa tête serait détachée de son corps et installée sur le corps d’une autre personne. Si cela vous semble être une sorte de mauvaise blague, détrompez-vous, la situation n’est que trop réelle. Selon le docteur Christopher Hootan, un chirurgien de grande renommée, la procédure devrait durer environ 36 heures et nécessiterait la participation de 150 médecins spécialistes et infirmières. Hootan continue en mettant en garde Spiridonov : « La mort n’est pas la pire conséquence à envisager pour cette opération ». En effet, selon Hootan, Valery Spiridonov souffrant de la maladie de Werdnig-Hoffman est destiné à la mort à court terme. Cette maladie rare correspond à une dégénérescence de la moelle épinière, et plus précisément des neurones (cellules nerveuses) qui innervent les muscles. Selon le type d’atteinte, un enfant sur deux atteints de la maladie meurt avant l’âge de 3 mois. Hootan comprend donc très bien la volonté de Spiridonov de tenter le tout pour le tout, quitte à devancer le moment fatidique. Si le corps rejette la tête, il mourra. « Par contre, affirme Hootan, un problème que même l’exécution parfaite de la procédure de transplantation ne peut pas atténuer est le fait que nous n’avons absolument aucune idée de ce qui adviendra de l’esprit du patient. On ne sait pas ce que la greffe, toutes les nouvelles connexions et les produits chimiques étrangers que sa tête et son cerveau devront affronter auront comme impact sur la psyché de Spiridonov. Il pourrait même atteindre un niveau de folie que nous n’avons jamais connu jusqu’à maintenant ». « Je ne souhaiterais pas ça à personne, » déclare le Dr Hunt Batjer, président de l’American Association for Neurological Surgeons. « Jamais je ne laisserais quiconque pratiquer cette intervention sur moi ». Ce qui semble être une excellente idée pour un film, demeure en fait terrifiant. Si l’intervention échoue, la personne sombre dans la mort. Si elle réussit, la personne pourrait vivre quelque chose de pire que la mort. La vidéo ci-dessous vous présente un bref historique de cette idée obsessionnelle de pouvoir greffer une tête sur un autre corps. Bonne chance messieurs Canavero et Spiridonov.
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