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Les autorités de l’État de Louisiane cherchent à savoir comment une bactérie dangereuse, et souvent mortelle, s’est retrouvée à l’extérieur du laboratoire d’un centre de recherche de haute sécurité. Dimanche 1er mars 2015, les autorités se sont voulues rassurantes en assurant que la population ne courait aucun risque. Néanmoins, l’étendue de la contamination demeure inconnue. L’incident, survenu au National Primate Research Center de Tulane, qui travaille sur un vaccin contre cette bactérie, a sans doute eu lieu en novembre 2014, ou plus tôt. La bactérie en question est appelée Burkholderia pseudomallei ou bacille de Whitmore. La maladie se nomme mélioïdose. On la trouve principalement en Asie du Sud-Est et dans le nord de l’Australie. Elle peut se transmettre à l’homme et à l’animal par contact avec un sol ou de l’eau contaminée. Elle est classée dans la catégorie des agents pouvant être utilisés pour le bioterrorisme. Les principaux modes de contamination sont l’infection de plaie souillée par de la terre (blessure, accident du travail en milieu rural ou piqûre réalisée par un aiguille à injection souillée lors de toxicomanie) ou plus rarement, inhalation de poussières contaminées (exemple des soldats ayant participé à la guerre du Viêt-nam lors d’embarquement sur hélicoptère). La transmission d’humain à humain est plutôt rare. Des facteurs prédisposants ont été identifiés chez l’humain tels que l’alcoolisme, un déficit immunitaire, le diabète de type II, une insuffisance rénale, cancer, etc. . La période de latence (temps entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) varie beaucoup allant de quelques heures, à 2-3 jours en général mais on a vu des cas surgir après une dizaine d’années d’incubation. L’attaque se situe très souvent au niveau pulmonaire mais une attaque sanguine généralisée est possible et peut toucher plusieurs organes. L’évolution normale en absence de traitement approprié est mortelle dans la très grande majorité des cas. De plus, après une guérison apparente ,une rechute est toujours possible, aussi les symptômes sont susceptibles de réapparaître plusieurs années. Le taux de mortalité lorsque des soins sont appliqués à temps est d’environ 20%. Le traitement habituel est l’utilisation d’antibiotiques de la famille du chloramphénicol ou de la tétracycline durant plusieurs mois. Les autorités de la Louisiane ont indiqué que la bactérie n’avait pas été détectée sur les terrains appartenant au centre, même si quatre singes rhésus gardés dans des enclos extérieurs sont tombés malades. Selon le centre de recherche, les singes auraient été infectés lors d’un traitement à l’hôpital vétérinaire du complexe. Deux d’entre eux ont été euthanasiés, selon USA Today. Une inspectrice fédérale est également tombée malade après avoir visité le centre, mais il est possible qu’elle ait été exposée à la bactérie avant sa visite, car elle a effectué plusieurs voyages à l’étranger. Selon USA Today, trop peu d’échantillons ont été testés pour que cette bactérie, difficile à détecter, puisse être trouvée. « Le fait qu’ils ne puissent pas établir comment cette diffusion a pu intervenir est très préoccupant », affirme Richard Ebright, un expert en sécurité biologique de la Rutgers University, dans le New Jersey.

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