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Si le Saint-Graal des alchimistes médiévaux était de transformer le plomb en or, imaginez leur réaction si on leur proposait de produire de l’or à partir des eaux usées ! Il s’avère qu’une tonne de boue résultant du traitement des eaux usées, pourrait contenir des métaux dont la valeur potentielle pourrait s’approcher de quelques millions de dollars en or, argent et autres minéraux. Les eaux usées sont formées du mélange de l’eau des égouts sanitaires avec des effluents de la fabrication industrielle, de l’eau de ruissellement et de tout ce qui est envoyé à l’égout. Le traitement de ces eaux sert à retirer de ce mélange les sédiments ou autres dépôts pour éventuellement retourner l’eau traitée vers la nature. L’accumulation de métaux lourds concentrés dans les eaux usées est un casse-tête pour les services d’égout qui doivent faire face à cette accumulation de métaux toxiques, En effet, la présence de ces métaux limite l’utilisation de ces boues qu’on pourrait idéalement épandre sur des terres agricoles. Mais ces métaux ne pourrait-il pas avoir une valeur quelconque? Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Arizona State University (ASU), à Tempe, ont quantifié les différents métaux dans les boues d’épuration et estimé que cela pourrait être intéressant. Ils ont pris des échantillons de boues recueillies à travers le pays et ont mesuré la teneur de différents métaux. Résultat, il y a l’équivalent de 13 millions de dollars de métaux dans les boues produites chaque année par une ville d’un million de personnes, dont 2,6 millions de dollars en or et argent. Une ville au Japon a déjà essayé extraction de l’or à partir de ses boues. Dans la ville de Suwa, une usine de traitement des eaux aurait recueilli près de 2 kg d’or dans chaque tonne de boue résiduelle. Aujourd’hui, environ 60% des boues des eaux usées aux États-Unis est déjà épandu dans les champs et les forêts comme engrais. Mais certaines préoccupations existent sur les risques de contamination par les produits chimiques toxiques et des agents pathogènes. La boue restante est brûlée dans des incinérateurs ou jeté dans les décharges. Les métaux ne sont pas les seules choses avec une valeur potentielle. Un petit nombre de stations d’épuration retire du phosphore et de l’azote, qui peut être vendu comme engrais. Une usine de traitement suédoise teste la faisabilité de faire des bioplastiques de ces eaux usées. Un modèle d’incinérateurs pour les boues usées qui génère de l’électricité et de l’eau potable a été récemment présenté par la Fondation Bill & Melinda Gates, qui a aidé à financer sa construction. L’étude ne précise pas le coût d’extraction potentiel pour obtenir ces métaux ou le prix que la société serait prête à payer pour les laisser dans la boue, comme la pollution ajoutée. « La prochaine chose est de regarder si c’est économiquement ou techniquement viable », dit Westerhoff, responsable de l’étude. « Et nous pensons que ça l’est. »

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