Il y a environ 300 000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année aux États-Unis, et une femme sur huit américaines devra faire face à la maladie à un moment donné au cours de sa vie. Le cancer du sein est responsable d’environ 40 000 décès par année aux États-Unis, bien que ce nombre ait connu une tendance à la baisse au cours des dernières années en raison du dépistage précoce et de traitements plus agressifs. Le développement d’un nouveau vaccin pourrait faire baisser le taux de mortalité encore plus. Une petite étude, présentement en phase 1, avec 14 personnes atteintes de cancer métastatique encore stable a montré qu’un vaccin à l’essai s’avère entièrement sécuritaire. En effet, il existe des preuves que le vaccin a pu inciter le système immunitaire à attaquer les cellules tumorales et ainsi ralentir la propagation de la maladie. William Gillanders de la Washington University School of Medicine, à St- Louis, est le principal auteur de l’article publié dans la revue Clinical Cancer Research. Le vaccin fonctionne en incitant les cellules du système immunitaire à s’attaquer à une protéine appelée mammaglobine-A, une protéine identifiée comme étant un biomarqueur du cancer du sein depuis près de 20 ans. La fonction de cette protéine n’est pas très claire, mais elle appartient à une superfamille de protéines qui sont utiles dans la reconnaissance cellulaire et la réponse immunitaire. Après avoir reçu le vaccin, le système immunitaire peut mieux reconnaître les cellules synthétisant cette protéine et s’y attaquer. Ainsi, les chercheurs ont établi que 40 à 80% des tumeurs du sein fabriquent la mammaglobine-A en quantité beaucoup plus élevées que les tissus sains. Les 14 patientes impliquées dans l’essai clinique ont exprimé des niveaux élevés de la protéine. « En théorie, cela signifie que nous pourrions traiter un grand nombre de patientes atteintes d’un cancer du sein avec potentiellement moins d’effets secondaires » selon Gillanders. Malgré tout, il reste de 20 à 60% des patientes atteintes d’un cancer du sein qui ne posséderaient pas une quantité anormale de la protéine. Sans la mammaglobine-A, le vaccin peut ne pas fonctionner sur ces patientes. Comme cette étude a été principalement axée sur la sécurité du vaccin, il est encourageant de constater qu’il n’y a eu que huit cas où la patiente a ressenti des effets secondaires de légères à modérées, y compris les symptômes pseudo-grippaux, une sensibilité au site d’injection ou une éruption cutanée. En plus de la sécurité du vaccin, les chercheurs ont réellement vu des signes précoces que le vaccin était efficace. Un an après avoir reçu le vaccin, chez 7 des 14 participantes, aucun signe de la progression de la maladie n’a pu être observé. C’est statistiquement significatif, compte tenu du fait que cette situation ne s’est produite que chez seulement un cinquième du groupe de contrôle. De futures études consacrées à l’efficacité du vaccin seront nécessaires pour explorer ces nouveaux résultats. Les chercheurs pensent que l’utilisation de ce vaccin sur des patientes dont la maladie n’est pas aussi avancée pourrait donner des résultats encore meilleurs.
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