Il y a près de vingt-cinq ans, un projet de recherche international ambitieux a été lancé dont l’objectif était d’identifier et de cartographier l’ensemble de nos gènes. Il a fallu treize ans pour compléter le projet du génome humain (HGP), qui a finalement révélé que nous avons environ 20 000 gènes qui contiennent les informations nécessaires à la production de protéines, ou des gènes codant pour des protéines. Les protéines sont des éléments essentiels chez tous les êtres vivants. Elles sont quelques-unes des molécules les plus complexes structurellement et fonctionnellement sophistiquées connues de l’homme, et elles participent à pratiquement tous les processus au sein d’une cellule. Bien que toutes les cellules du corps aient les mêmes séquences d’ADN, elles ne produisent pas toutes les mêmes protéines. Par exemple, les cellules du cœur ne synthétiseront pas les mêmes protéines que les cellules du cerveau, parce qu’elles ont des fonctions différentes. L’ensemble des protéines produites dans notre corps est connu comme le protéome. Alors que des milliers de protéines différentes ont été identifiées au cours des années, il n’existe pas de répertoire complet des protéines produites dans différentes zones du corps. Ainsi, de la même manière que le HGP a entrepris de cartographier l’ensemble de nos gènes, l’Atlas des protéines humaines vise à créer une carte de toutes nos protéines, selon les différents organes de notre corps. Après une décennie de travail intense dans 13 laboratoires différents, de premiers résultats sont finalement disponibles. L’organe qui est le meilleur producteur de protéines est le testicule. En effet, le projet a révélé que 77% de toutes les protéines humaines se retrouvent dans les testicules et, plus encore, ces organes reproducteurs contiennent 999 protéines qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le corps. Même notre organe le plus puissant et sophistiqué, le cerveau, n’en accueille seulement autour de 318. Comment explique-t-on ce phénomène? Bien que les chercheurs ne peuvent que spéculer à ce stade, ils croient que ça pourrait s’expliquer par le fait que la production de sperme est une procédure assez complexe. En effet, elle implique un type spécial de la division cellulaire, appelée méiose, qui se traduit par la formation de cellules ne contenant que la moitié de la quantité d’ADN des cellules normales. Il s’agit évidemment des spermatozoïdes. Il est difficile de prouver que le processus correspondant chez la femme, la formation des ovules, soit aussi exigent car les ovules sont formés dans le fœtus de sorte que la jeune fille, à sa naissance, possède déjà tous les ovules qu’elle aura produira au cours de sa vie. Chez l’homme, la production de spermatozoïdes est continue à partir de l’adolescence. Une autre constatation intéressante est que près de la moitié de nos gènes produisent des protéines qui se trouvent dans toutes les cellules et les organes du corps, peu importe leur fonction. Ces protéines, qui sont appelées protéines de maintenance, participent aux processus qui sont essentiels pour le fonctionnement de toutes les cellules, comme la production d’énergie et la synthèse des protéines. Quelques 2 500 protéines, d’autre part, ne sont fabriquées uniquement dans certains organes, ce qui signifie qu’elles doivent être impliquées dans des processus spécifiques à différents tissus.
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