Advertisements

L’humain serait-il en train de développer une défense naturelle contre le virus du SIDA? En effet, deux hommes infectés par le VIH/SIDA, dont l’un depuis 30 ans, aurait réussi à dégrader et neutraliser le virus en l’intégrant dans leur ADN. C’est du moins la conclusion de chercheurs français affiliés au CNRS qui affirment que cette réalité ouvre des perspectives intéressantes. Ce processus d’intégration est utilisé face à d’autres virus et pourrait être adapté pour la désactivation du VIH. « Cette observation représente une piste pour la guérison. » selon Didier Raoult, professeur à l »Inserm. Le VIH touche environ 35,3 millions de personnes dans le monde, mais la proportion de décès a fortement baissé. En 2012, il y a eu 1,6 million de morts liées au virus, contre un pic de 2,3 millions en 2005. L’application de différents traitements permettent de contrôler l’action du virus. Par contre, ces 2 patients ont été infectés par le VIH sans jamais avoir été malades, ni avoir eu de virus détectable dans leur sang, rapportent les auteurs de l’étude. Aucun des deux n’a reçu de traitement.   L’analyse a permis de reconstituer le virus retrouvé dans leur génome. Bien comprendre que cette intégration de l’ADN viral dans le génôme humain fait partie du cycle de reproduction du VIH. Là où la guérison survient, c’est dans l’action d’une enzyme connue, l’Apobec, qui fait partie de l’arsenal des humains pour lutter contre les virus, mais qui est habituellement inactivée par une protéine du virus (la protéine Vif).  Dans les cas étudiés, l’Apobec réussit à désactiver les gènes du virus. Les chercheurs ont ainsi pu montrer que l’ADN du VIH était inactivé par un système enzymatique qui empêche la prise de contrôle de la cellule par le virus. Le virus est ainsi devenu incapable de se multiplier, mais il reste quand même présent à l’intérieur de l’ADN des personnes. Ces travaux ouvrent donc des perspectives de guérison par l’utilisation ou la stimulation de cette enzyme et aussi des perspectives de détection pour les patients nouvellement infectés qui ont une chance de guérir spontanément, selon les auteurs. Pour le Pr Raoult, il pourrait aussi conduire à revoir la définition de la guérison qui actuellement repose uniquement sur l’idée de débarrasser l’organisme du virus. Ces deux personnes s’ajouteraient au seul cas connu jusqu’à maintenant de guérison du VIH, « le patient de Berlin ». Par contre, ce dernier aurait réussi à éliminer complètement le virus suite à une greffe de moelle osseuse.

Advertisements