Des chercheurs américains ont mis au point un système externe au corps capable de débarrasser le sang des agents pathogènes présents. Cet appareil, testé chez les rats, pourrait permettre de traiter la septicémie (infection généralisée du sang) ou autres maladies infectieuses. Dans la revue Nature Medicine, les chercheurs décrivent leur système qui consiste en des billes magnétiques nanoscopiques recouvertes d’une protéine sanguine humaine, appelée MBL. Injectée dans le sang, la protéine MBL est capable de se lier aux agents pathogènes, qui peuvent alors être « extraits » du sang grâce aux nanobilles qui se comportent comme de minuscules aimants. Une fois nettoyé, le sang est réintroduit chez le patient sans que sa composition et sa coagulation ne soient affectées. Lors de leur expérience, les chercheurs ont infecté les rats avec deux bactéries – le staphylocoque doré et Escherichia coli – et ont réussi à retirer 90 % des bactéries de leur sang grâce à leur invention. Sur l’image, les nanobilles magnétiques (en gris) se fixent à deux bactéries : le staphylocoque doré (à gauche, Staphylococcus aureus) et Escherichia Coli (à droite). Si l’appareil s’avère aussi efficace et sécuritaire chez l’homme, il pourrait permettre de nettoyer physiquement le sang en enlevant une grande variété d’agents pathogènes ou de toxines, a indiqué Donald Ingber, principal auteur de l’étude. Il ajoute que le traitement pourrait être mené avant même que l’agent pathogène n’ait été formellement identifié et que le traitement antibiotique optimal n’ait été choisi. Les infections du sang touchent 18 millions de personnes dans le monde chaque année avec un pourcentage de décès de 30 à 50 %. Les microbes qui en sont la cause sont souvent résistants aux antibiotiques. Dans le cas du virus Ebola, Donald Ingber n’exclut pas que le traitement puisse un jour « être utile » dans le traitement de malades atteints d’Ebola dans la mesure ou la protéine MBL passe pour être capable de se lier avec le virus à l’origine de cette fièvre hémorragique. La protéine pourrait également se lier au VIH, le virus du sida, et au virus de Marburg, à l’origine d’une autre fièvre hémorragique, très similaire à Ebola. Cependant, cet appareil ne servira pas à lutter contre l’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en Afrique Occidentale: les chercheurs admettent qu’il faudra encore des années d’expérimentation chez d’autres animaux et chez l’être humain avant qu’il puisse être approuvé.
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