Advertisements

Le 28 mars 2014 rentrera peut-être dans l’histoire comme le jour où a été transmis le premier message télépathique envoyé d’un humain à un autre. Cette première pensée assistée a été envoyée depuis un laboratoire de la ville de Thiruvananthapuram, au sud de l’Inde, et a atterri dans l’esprit d’un sujet basé à Strasbourg, en France. Cette incroyable expérience, réalisée avec succès par une équipe de chercheurs espagnols, français et américains.  Pour ce faire, l’équipe a eu recours à des technologies qui consistent à utiliser un casque équipé d’électrodes sensibles aux ondes électromagnétiques naturellement émises par le cerveau.   À chaque pensée du cerveau, un certain nombre de réseaux de neurones émet des ondes électromagnétiques caractéristiques de cette activité cérébrale. Après un minutieux calibrage, le casque est alors en mesure de reconnaître les profils d’ondes associés à des actions précises (ex : avancer, sauter, saluer…), des images (chien, voiture…), des sensations (chaud, froid, peur…), etc.. C’est donc un tel casque qui a été employé depuis l’Inde, pour enregistrer les « pensées » de l’émetteur du signal. Dans le cadre de cette expérience, l’émetteur devait soit penser « bouger les mains », soit « bouger les pieds ». Cet ordre cérébral a ensuite été encodé sous forme d’un signal numérique binaire ( suite de 0 et de 1) et envoyé via Internet à son destinataire. La difficulté de l’expérience résidait toutefois dans la fin de la chaîne. S’il est relativement facile d’encoder et de transmettre un message cérébral, l’imprimer dans un autre esprit est une autre paire de manche. Les chercheurs ont donc utilisé une technique appelée stimulation magnétique transcrânienne (TMS en anglais). Comme son nom l’indique, ce dispositif envoie une série d’impulsions magnétiques dans le cerveau receveur, de manière à en modifier l’activité. Ainsi, les chercheurs ont orienté ces stimulations cérébrales de manière à ce qu’elles produisent dans le cerveau du receveur l’illusion d’une tache de lumière. Un peu comme lorsque vous fixez longtemps une ampoule et que vous en percevez l’image durant quelques secondes encore après avoir fermé les yeux. C’est ce qu’on appelle un « phosphène ». À la pensée « bouger les mains » de l’émetteur a été associée une stimulation et donc l’apparition d’une tâche lumineuse chez le récepteur du message. La pensée « bouger les pieds » était, elle, associée à une stimulation cérébrale ne produisant pas de phosphène. Par la suite, les chercheurs ont associé ces impulsions lumineuses à un code (de type « code morse ») de manière à ce que puissent être transmis de véritables mots. Ainsi, les mots « Hola » (bonjour) et « Ciao » (au revoir) ont pu être correctement transmis d’un interlocuteur à l’autre. Et ce avec des taux d’erreur inférieurs à 10%. Certes, cette « télépathie » mécaniquement assistée ne fonctionne pour le moment que dans un seul sens, et elle nécessite un lourd appareillage. Mais ce dispositif non invasif est une piste d’étude des plus intéressante pour mettre en place les communications d’esprit à esprit du futur. Selon ces scientifiques, il s’agit d’un premier pas dans l’exploration d’autres moyens de communication.  Parmi les applications potentielles, les chercheurs citent la possibilité de communiquer avec des personnes paralysées et incapables de parler après un accident vasculaire cérébral.  « Nous pensons que des interfaces directes courantes entre les ordinateurs et le cerveau humain seront possibles dans un avenir pas si éloigné, pour permettre une communication directe de cerveau à cerveau de façon routinière et créer de nouvelles possibilités dans les relations sociales. »

Advertisements