C’est fait …nous avons découvert de la vie dans l’espace !!! En prélevant des échantillons de poussière à la surface de la station spaciale internationale, des astronautes russes auraient démontré que certains des échantillons contenaient des micro-organismes vivants !! Deux questions se posent alors. Quelle est cette forme de vie ? Comment fait-elle pour survivre à cet endroit ? Pour répondre à la 1ere question, il s’agit de bactéries et du plancton tout ce qu’il y de plus terrestre. C’est le côté désolant de cette découverte. Les micro-organismes auraient probablement été transportés soit par des vaisseaux partis de la terre et transportant des personnes et/ou du matériel vers la station spatiale ou par de violents vents ascendants qui auraient entrainé ces passagers clandestins vers de grandes altitudes. Par contre, la réponse à la 2e question n’est pas aussi simple. En effet, ces micro-passagers pourraient être présents dans l’espace depuis près d’une dizaine d’années et les astronautes ont démontré que les micro-organismes étaient viables. Comment ont-ils pu survivre dans des conditions aussi hostiles? La réponse devra attendre car ces résultats sont véritablement inattendus ! Bien que nous connaissions des organismes capable de résister à certaines conditions extrêmes, les conditions dans l’espace sont hostiles à tout être terrestre … ou presque. Une des théories sur l’origine de la vie sur terre est celle de la panspermie, que la vie terrestre viendrait de l’espace. Quel genre de créature pourraient avoir envahi le terre pour semer la vie telle qu’on la connaît aujourd’hui. Un seul organisme connu pourrait avoir survécu à un voyage sidéral : le tardigrade. Cette petite bête possède toutes les caractéristiques de résistance aux conditions extrêmes nécessaires pour survivre à un voyage dans l’espace, sur une météorite par exemple. En effet, le tardigrade est le summum vivant de la résistance. Ce petit invertébré translucide à 8 pattes a des propriétés bien spéciales dans le sens où sa physiologie ne ressemble que très peu aux autres invertébrés mis à part le fait qu’il ne possède pas de squelette. En effet, contrairement aux autres invertébrés, il possède un système digestif complet, un système musculaire et système nerveux qui se rapprochent beaucoup plus des espèces plus évoluées. Mesurant environ 1 mm, les tardigrades sont des animaux recherchant les milieux humides, certaines espèces préférant les eaux salées alors que d’autres vivent en eau douce. En effet, ils ont envahi les moindres recoins de la terre. On en retrouve du haut de l’Himalaya (à plus de 6 000 m d’altitude) jusque dans les eaux profondes (par 4 000 m de fond) et des régions polaires à l’équateur.
Cliquez sur les images ci-dessous pour les voir en mouvement. Noter que les tardigrades sont translucides, de la couleur a donc été ajoutée aux vidéos pour en permettre une meilleure observation. Pour résister à des conditions défavorables, le tardigrade se recroqueville sur lui-même pour former un petit tonneau totalement imperméable à l’intérieur duquel il suspend ses activités physiologiques. Il maintient cet état jusqu’à ce que les conditions redeviennent propices à ses activités. La résistance des tardigrades a été mise à l’épreuve en maintes occasions. À chaque fois, ils ont formé cette petite armure pour resurgir lorsque les conditions le permettaient. Ainsi, ils ont été soumis à des températures de –273,10° C, la température la plus basse jamais atteinte en laboratoire, pendant 20 heures, avant d’être réchauffés et réhydratés : ils sont alors revenus à la vie active. Ils ont été placés à –200° C durant 20 mois et ont survécu. Ils ont été exposés à une température de 150° C, bien supérieure au point d’ébullition de l’eau, et n’ont pas succombé pour autant. Ils ont supporté une pression de 75 000 fois la pression atmosphérique normale et des concentrations élevées de gaz asphyxiants (monoxyde et dioxyde de carbone, azote, dioxyde de soufre…). Ils ont même résisté au rayonnement ultraviolet ( plus de 1 100 fois ce que l’homme pourrait endurer) et au vide présent dans l’espace. Enfin, le test ultime a été effectué en 2 occasions. En 2007 (mission russe), et encore en 2011 (mission italienne, Endeavour), des tardigrades ont été envoyés dans l’espace et exposés aux conditions d’un voyage sidéral. Dans les 2 cas, les tardigrades sont revenus sur terre et ont repris vie.
Normalement, lorsqu’on parle d’évolution ou d’adaptation chez les êtres vivants, nous parlons de transformations qui se produisent chez une espèce et qui lui permettent de mieux survivre dans de nouvelles conditions environnantes (température, alimentation, prédation, humidité, etc.). Pourquoi le tardigrade aurait-il développé des capacités de résistance à des conditions qui n’existent pas sur notre planète? Des conditions qui ne se retrouvent que dans l’espace? Il a tout ce qu’il faut pour résister à un voyage sur une météorite, par exemple, et même au choc d’un atterrissage. Même plus, le tardigrade est hermaphrodite et peut s’autoféconder. Un seul individu peut engendrer une colonie de tardigrade. À ce jour, rien ne prouve que la vie sur terre ne viennent de l’espace. Cependant, on se doit d’admettre que si la vie sur notre planète a bel et bien une origine extra-terrestre, le tardigrade est le candidat idéal pour ce type de voyage. La vidéo ci-dessous (anglais) vous donne plus d’informations sur le tardigrade.